Préserver et améliorer la qualité et la quantité de la ressource en eau potable. C’est l’objectif des 26 communes qui se sont engagées aux côtés de la Métropole européenne de Lille. 26 communes devenues… des Gardiennes de l’eau ! Le principe : développer de nouvelles pratiques, en valorisant le potentiel du territoire et en favorisant le bien vivre pour les habitant·es.
Des communes au destin lié à l’eau
Zone humide progressivement drainée et canalisée, la vallée de la Deûle a développé, au fil du temps, une activité économique artisanale puis industrielle autour de l’eau qui constitue son identité. En 1870, la première usine de pompage d’eau a été implantée sur la commune d’Emmerin pour alimenter la ville de Lille en eau potable. Les besoins en eau devenant plus importants, de nouvelles installations ont vu le jour progressivement.
Avoir de l’eau disponible ne suffit pas, encore faut-il qu’elle soit de bonne qualité et en quantité suffisante. Dès les années 2000, même si les épisodes de sécheresse étaient alors ponctuels, les communes les plus proches des champs captants ont été mobilisées pour protéger la nappe phréatique de la Craie au travers de l’Opération de reconquête de la qualité de l’eau (ORQUE), engagée de façon volontaire par la Métropole européenne de Lille (MEL) et sous l’impulsion de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. En 2013, les captages du sud de Lille ont été classés comme captages prioritaires par l’État, en raison du caractère stratégique et de la qualité de la ressource (concentration de polluants). Ainsi, la définition de l’Aire d’alimentation des captages (AAC) s’est imposée aux documents d’urbanisme, nécessitant de renforcer la protection de la ressource dans les choix d’aménagement. La MEL a alors entamé un processus de co-design avec les maires des 26 communes situées sur l’aire de captage, lequel a abouti le 12 décembre 2019 à l’adoption de la charte des Gardiennes de l’eau par le Conseil métropolitain.
«Cette décision et les actions engagées par la MEL et les communes “Gardiennes de l’eau” sont une avancée significative pour le territoire métropolitain. À l’heure où les ressources en eau se définissent non seulement comme un grand enjeu mondial mais aussi une priorité nationale, la démarche de la MEL démontre la capacité d’une grande métropole française à amorcer la transformation de son modèle de développement et à faire de cette transformation un gage de développement pérenne et attractif », souligne Damien Castelain, président de la Métropole européenne de Lille.
Une charte pour des territoires pilotes
Huit mois ont été nécessaires pour élaborer cette charte des Gardiennes de l’eau, autour d’un questionnement central : « Comment faire face à nos responsabilités vis-à-vis des générations futures, si on ne peut garder dès aujourd’hui un territoire vivant et dynamique ? » Sous la houlette de la MEL et de son vice-président en charge de l’aménagement du territoire et de la stratégie d’urbanisme, cinq ateliers ont permis aux représentant·es des communes du périmètre de l’Aire d’alimentation de captage de co-construire la charte.
L’ambition collective est de préserver et d’améliorer la qualité et la quantité de la ressource en eau potable tout en valorisant le potentiel du territoire et en favorisant le bien vivre pour les habitant·es.
La stratégie vise de nouveaux modes de faire en s’appuyant sur des initiatives locales, privées et/ou associatives. Ainsi, cinq axes stratégiques ont été définis pour limiter l’artificialisation des sols et faciliter l’infiltration de l’eau. Ils visent à répondre aux besoins quantitatifs en eau potable d’une part et d’autre part, à améliorer la qualité de la ressource par la limitation et la résorption des sources de pollution et une amélioration qualitative des rejets.
Véritable laboratoire pour la MEL, les communes Gardiennes de l’eau permettent de développer des bonnes pratiques qui répondent aux enjeux actuels de l’aménagement pour toutes les communes de la MEL.
Une stratégie aux multiples bénéfices
Cette stratégie des Gardiennes de l’eau répond à un double enjeu : préserver la ressource en eau et s’inscrire dans une trajectoire de limitation de la consommation foncière pour la mise en œuvre du Zéro artificialisation nette (ZAN). Limiter l’artificialisation des sols contribue non seulement à favoriser l’infiltration de l’eau mais aussi à améliorer la biodiversité et la qualité des paysages et à réduire les îlots de chaleur. Cela se traduit par exemple par l’accompagnement métropolitain d’une trentaine de projets opérationnels sur les champs du renouvellement urbain sur les espaces déjà artificialisés, de la trame verte et bleue ou encore de la préservation directe de la nappe.
Y sont privilégiées des actions comme le remplacement d’espaces minéralisés par des fosses végétalisées qui récupèrent directement l’eau de pluie, par la création d’espaces de nature dans les cours d’école… autant d’actions déjà en œuvre sur le territoire et qui s’appliquent petit à petit à l’ensemble des communes de la MEL. Au-delà de l’habitat, tous les besoins sont pris en compte : se nourrir en préservant les terres nourricières ; être en bonne santé en dépolluant les sols et en contribuant à l’amélioration de la qualité de l’air ; se déplacer en confortant l’offre de mobilités douces ; se divertir en préservant un patrimoine naturel remarquable…
En quoi cette initiative est bonne pour l’adaptation au changement climatique ?
L’eau est une richesse vitale pour un territoire et les communes situées sur les champs captants ont à cœur de préserver cette ressource. Au travers d’une charte, les communes Gardiennes de l’eau s’engagent, au côté de la MEL, à inventer un mode de développement préservant la nappe pourvoyeuse d’eau potable pour une grande partie des habitant·es du territoire. Par des choix d’aménagement limitant l’imperméabilisation et la pollution des sols, elles contribuent à créer un cadre de vie attractif intégrant l’adaptation au changement climatique.
Le projet en bref
Titre exact de l’opération : Projet de territoire des communes Gardiennes de l’eau
Lieu/Échelle de l’action : Les 26 communes situées sur le champ captant de la nappe de la Craie sur le territoire sud de la Métropole européenne de Lille
Identification du porteur de projet : Métropole européenne de Lille - Direction de projet Gardiennes de l’eau
Contact : Christine Masson – 03 20 21 21 66 / 07 88 77 68 03 – cmasson@lillemetropole.fr
Partenariat : communes Gardiennes de l’eau, Agence de l’Eau Artois-Picardie, Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), DDTM, l’Agence Régionale de la Santé, Chambre d’Agriculture, Syndicat mixte du SCoT de Lille, Agence d’urbanisme Lille Métropole, etc.
Financement : cofinancement de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (étude pour modéliser l’impact de l’usage du sol sur la nappe, étude juridique et technique sur les modes de contractualisation) et FNADT (AMO plan paysage)
Date de l’opération : en cours
Bénéficiaires/cibles de l’action : communes de la MEL, habitant·es et usager·ères de la MEL
Autres informations sur le projet :
>>> Un article sur la démarche Gardiennes de l'eau sur le site de la MEL
>>> Une vidéo de présentation de la démarche Gardiennes de l’Eau
>>> Un article retour sur le Climatour « Reconquérir les friches : une aubaine pour le climat »
Le projet en bref
Titre exact de l’opération : Projet de territoire des communes Gardiennes de l’eau
Lieu/Échelle de l’action : Les 26 communes situées sur le champ captant de la nappe de la Craie sur le territoire sud de la Métropole européenne de Lille
Identification du porteur de projet : Métropole européenne de Lille - Direction de projet Gardiennes de l’eau
Partenariat : communes Gardiennes de l’eau, Agence de l’Eau Artois-Picardie, Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), DDTM, l’Agence Régionale de la Santé, Chambre d’Agriculture, Syndicat mixte du SCoT de Lille, Agence d’urbanisme Lille Métropole, etc.
Financement : cofinancement de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (étude pour modéliser l’impact de l’usage du sol sur la nappe, étude juridique et technique sur les modes de contractualisation) et FNADT (AMO plan paysage)
Date de l’opération : en cours
Bénéficiaires/cibles de l’action : communes de la MEL, habitant·es et usager·ères de la MEL
- 12. Consommation et production responsables
- 14. Vie aquatique
- 6. Eau propre et assainissement
Objectifs de développement durable
Contact
Christine Masson – 03 20 21 21 66 / 07 88 77 68 03 – cmasson@lillemetropole.fr
Sur le terrain
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