Mis à jour le 1 octobre 2024

La Ville de Loos-en-Gohelle accueille les rencontres des Territoires à énergie positive (TEPOS) 2024. Logistique, implication des habitant·es, impacts pour la ville… : le directeur de cabinet de la mairie, Antoine Raynaud, nous dévoile les coulisses de ce rendez-vous phare, organisé pour la première fois dans les Hauts-de-France.

Les Rencontres nationales TEPOS se déroulent à Loos-en-Gohelle du 2 au 4 octobre. Qu’est-ce que cela représente pour l’équipe municipale ?

Antoine Raynaud
Antoine Raynaud, directeur de cabinet de Loos-en-Gohelle. © Cerdd

À la mairie nous sommes très content·es de cette décision, c’est un véritable projet plaisir ! Nous sommes même assez fier·es car c’est la première fois que les rencontres TEPOS se déroulent dans la région.

Nous tenons à ce que cet événement ne soit pas uniquement centré sur Loos-en-Gohelle, mais qu’il permette de mettre en valeur tout le territoire. Il y a en effet beaucoup de choses à voir dans le bassin minier, des opérations exemplaires en matière de transition énergétique. 

>> Rendez-vous aussi sur le site de l’événement TEPOS

Comment est-ce qu’on prépare un événement d’une telle ampleur ? En 2023, 550 personnes ont été accueillies par la Communauté de Communes des Monts du Lyonnais en trois jours !

Les rencontres « Loos-en-Gohelle, itinéraires d’une ville en transition », organisées en juin 2023, ont été comme un apprentissage pour l’équipe. Nous bénéficions aussi de l’expérience du réseau Cler qui co-organise l’événement avec nous. Les rencontres TEPOS en sont à leur 14e édition donc le réseau est rodé !

De plus, nous avons anticipé cette préparation, notamment avec l’envoi d’une délégation dans les Monts du Lyonnais pour l’édition précédente, avec un regard d’évaluation : nous avons tout observé et cela nous a permis de voir ce que nous voulions garder, les écueils à éviter. Cela nous a aidé pour nous donner des critères de réussite pour cet événement.

Nous avons également beaucoup échangé avec les équipes du Monts du Lyonnais, ainsi qu’avec celles des Crêtes Préardennaises qui accueillaient l’événement il y a deux ans : elles nous ont donné des conseils avec beaucoup de bienveillance. Dans TEPOS, il y a transmission !

On a veillé à préserver une organisation fluide du travail dans les équipes municipales ; cela fait partie des critères de réussite que nous avons posés. Il ne fallait pas que les TEPOS se fassent au détriment de tout le reste.

« Nous avons donc besoin plus que jamais de nous rassembler, d’affirmer notre modèle qui vise à conduire la transition en incluant tout le monde. Les TEPOS sont aussi là pour ça. »

Qu’est-ce que nous réserve cette édition Loossoise ?

Nous prévoyons d’accueillir entre 500 et 600 participants·es. Nous avons envie de faire une super édition ! Celle-ci sera placée sur le thème de l’adaptation au changement climatique et la programmation sera un peu différente de celle des années précédentes. L’idée est que les gens se forment, qu’ils en sachent davantage sur la transition en général, mais aussi qu’ils s’amusent car cela reste un événement très convivial. Il y aura par exemple une belle soirée festive et des animations vraiment intéressantes.

Nous sommes aujourd’hui dans un contexte particulier, on arrive à un carrefour pour la transition : les résistances au changement s'expriment très fortement et la société est extrêmement clivée. Nous avons donc besoin plus que jamais de nous rassembler, d’affirmer notre modèle qui vise à conduire la transition en incluant tout le monde ; les TEPOS sont aussi là pour ça. Et ça se passe au cœur du bassin minier, un territoire qui n’a pas toujours une bonne image aux yeux du reste du pays, c’est symbolique.

Justement, la ville de Loos-en-Gohelle et son territoire sont emblématiques au-delà des frontières de la région. Pensez-vous qu’il y a une attente particulière des visiteur·euses ?

Je pense que oui, ça suscite un intérêt car il y a beaucoup de personnes qui entendent parler de la ville dans les réseaux de la transition. Il y a une curiosité à venir découvrir « la ville pilote », en tout cas ce sont les premiers échos que nous avons eu.

>> À lire aussi : l'article du Cler sur Loos-en-Gohelle 

Comment les habitant·es sont-ils/elles impliqué·es dans l’organisation de l’événement ?

L’implication des Loossoises et Loossois est un autre critère de réussite que nous nous sommes fixé pour ces TEPOS.

Afin de mobiliser, nous avons parlé de l’événement dans les espaces d’implication citoyenne, comme dans les groupes de travail du festival culturel des Gohelliades, et cela a motivé les gens. D’ailleurs nous allons réutiliser un char fabriqué par les Loossois·es pour un défilé lors des Gohelliades : il apparaîtra au moment de l’ouverture des TEPOS, tout comme certains éléments de décoration qui seront réutilisés sur la scène des plénières.

Bagagerie, accueil café, service des repas, orientation des participant·es… les missions des bénévoles sont variées, selon les appétences de chacun et chacune. Certain·es Loosois·es sont également impliqué·es dans des visites de terrain. Nous avons aussi lancé un appel à hébergement pour loger les participant·es, et créer du lien entre les habitant·es et les visiteur·euses. Des associations sont également sollicitées sur la partie animation, par exemple pour proposer une découverte des terrils.

Enfin, les habitant·s seront associé·es à l’évaluation ; nous allons organiser des temps de réflexivité avec les bénévoles à la suite de l’événement.

Plus largement, qui est mobilisé autour de vous dans la programmation ?

Nous voyons les TEPOS comme un projet qui embarque le territoire ! Le maire de Loos-en-Gohelle, Geoffrey Mathon, parle d’engrenage, ou de massification.

Nous sommes très content·es d’avoir pu travailler avec la Communauté d'agglomération de Lens-Liévin (CALL) et avec des villes voisines comme Grenay ou Méricourt. Quelques visites sont également organisées au niveau de la Communauté d'agglomération Béthune Bruay Artois Lys Romane (CABBALR) et de la Communauté d'agglomération Hénin-Carvin (CAHC). À l’échelle du Pôle Métropolitain de l'Artois (PMA) nous mettons en avant des super visites !

Ce qui nous intéresse est que le territoire se raconte, mais aussi qu’il se redécouvre lui-même. Nous allons montrer des lieux totem comme le Louvre Lens, ou le Centre de conservation du Louvre qui vont ouvrir leurs portes pour une visite spéciale autour de l’adaptation au changement climatique. Il y a également des industriels du territoire qui se mobilisent comme, par exemple, l’usine de recyclage de câbles de Noyelles-Godaux. On a aussi cherché à faire travailler les entreprises du territoire ; les transporteurs, les traiteurs…

Des visites touristiques seront également organisées après l’événement, le vendredi 4 octobre après-midi. Il sera possible de visiter le Stade Bollaert, le site minier du 9-9bis, ou encore la brasserie Castelain... ce sont de véritables marqueurs du territoire qui vont être montrés en partenariat avec l’Office de tourisme. C’est ce que les gens veulent voir aussi, ils cherchent cet esprit de convivialité qui fait notre réputation, dans le nord de la France.

Paysage terril Loos-en-Gohelle © Cerdd
Visite de Loos-en-Gohelle. © Cerdd

Comment vous êtes-vous entouré·es pour la préparation de ce programme ?

On a cherché à faire transparaître le collectif aussi bien dans la programmation que dans la gouvernance. Nous avons mis en place en interne un comité de pilotage élargi avec des élu·es et technicien·nes, ainsi que des groupes de travail thématiques. Le Cerdd, le PMA, la CALL ou encore la Fabrique des transitions et l’ADEME ont également participé à la programmation… Dans le groupe de travail “animation”, on retrouve aussi Culture commune ou encore l’Office du tourisme.

Dès le début nous avons mis en place un comité des partenaires qui contribuent, d’une manière ou d’une autre, à l’événement. On y trouve majoritairement des partenaires locaux comme ceux que j’ai cités précédemment, mais aussi la Région, rev3, l’ADEME, et les acteurs de la base 11/19 comme le Cerdd.

Qu’est-ce que l’événement va apporter au territoire selon vous ?

Premièrement il y a des retombées économiques pour le territoire. 600 personnes qui se déplacent, c’est autant de nuitées qui seront réservées, d’entreprises locales de transport, de métiers de bouche, du secteur culturel, qui seront sollicitées.

Il y aura également des retombées en matière de rayonnement, avec une image très positive du territoire devant des participant·es venu·es de toute la France. 

Ensuite, c’est un événement qui se veut pédagogique, formateur, donc forcément on attend que les gens ressortent outillé·es de cette rencontre. On aura parlé pendant trois jours de transition énergétique : peut-être que cela mettra le pied à l’étrier à des personnes qui hésitaient, ou ne savaient pas trop comment s’y prendre, pour porter des projets chez elles !

J’espère qu’il en ressortira aussi de la fierté pour les Loossois·es ; qu’ils et elles seront fier·es de voir que leur ville est mise à l’honneur, qu’elle est encore aujourd’hui un exemple pour un public qui vient de toute la France. 

« On aura parlé pendant trois jours de transition énergétique : peut-être que cela mettra le pied à l’étrier à des gens qui hésitaient, ou ne savaient pas trop comment s’y prendre, pour porter des projets chez eux ! »

Enfin, nous organisons avec l’ADEME et la Région un événement d’amorce des TEPOS : le mercredi matin avant même l’ouverture, il y aura un temps d’échanges à destination des élu·es des Hauts-de-France auquel participeront également les élu·es du PMA. C’est vraiment un temps dédié aux élu·es qui agissent sur la transition à l’échelle des Hauts-de-France afin qu’ils fassent communauté : le but est de mutualiser avec les TEPOS pour créer un effet d’entraînement, faire un engrenage. On cherche ainsi à faire en sorte qu’il y ait un après-TEPOS, qu’il y ait une dynamique locale qui se crée à la suite de l’événement. Peut-être que demain cela pourra aboutir sur quelque chose… des TEPOS régionaux par exemple ? On peut rêver !

Pour terminer, avez-vous un petit secret ou une anecdote à nous raconter sur l’organisation ?

Pour ces rencontres, nous avons recruté un alternant Loossois, un petit jeune qui nous aide : Théo Vaast est une des chevilles ouvrières des TEPOS ! Il est associé au projet du début à la fin. Il était même présent l’année dernière lors de l’édition dans les Monts du Lyonnais. Il observait tout dans les moindres détails et prenait des notes dans son cahier à spirales, avec plein d’enthousiasme. On est fier·es de profiter de cet événement pour faire travailler et former un jeune Loossois.  Un grand merci à lui !

Propos recueillis par le Cerdd le 5 juillet 2024.

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