Pierre STUSSI

Racontez-nous votre histoire avec le Cerdd...

VOTRE rencontre avec le Cerdd ?

Le Cerdd est dans un premier temps venu à moi. En tant que Secrétaire Général pour les Affaires Régionales (SGAR) auprès du préfet de région et donc représentant de l’État, j’ai assuré la présidence tournante du Cerdd après Jean-François Caron et avant Myriam Cau.

Dans mon esprit, le Nord-Pas de Calais n’était pas spécialement associé au développement durable. Mais en réalité, des terres comme celles-ci qui ont été marquées par deux siècles d’activités industrielles et extractives intenses et par une forte pression démographique sont paradoxalement à la pointe de la réponse à la crise écologique aujourd’hui. Car c’est à mon sens dans la renaissance écologique des espaces déjà anthropisés que résident aujourd’hui les principaux défis du développement durable. La localisation du Cerdd à Loos-en-Gohelle, au pied des terrils du 11-19, est tout un symbole.

Le Cerdd, c'est aussi pour moi des personnalités marquantes comme Jean-François Caron et Damien Carême. Et une équipe technique de grande qualité dirigée par Emmanuel Bertin dont j’apprends qu’il est resté fidèle à son poste !

En 20 ans, le Cerdd a grandi, quel regard portez-vous sur son évolution ?

Le Cerdd a depuis ses débuts produit une quantité impressionnante de documents de référence. Je me souviens entre autres du Référentiel du développement durable "15 propositions pour l’action", lancé en 2001. Il manquait peut-être un ancrage de terrain plus affirmé. Je constate que c’est chose faite depuis, avec le lancement des visites de terrain Climatour et DDTour. Et puis, pour l’ancien SGAR Picardie que je suis, l’élargissement du périmètre du Cerdd à l’ensemble des Hauts-de-France en 2016 ne peut que me satisfaire. Enfin, je suis ravi que le projet "Trajectoires et Transitions développement durable" lancé en 2011 ait prospéré depuis.

POUVEZ-VOUS citer un souvenir fort vécu avec le Cerdd, une anecdote ?

Le Cerdd, je l’ai dit, ce sont d’abord des femmes et des hommes convaincu·e·s, des pionniers qui se sont engagés avant l’heure. Autour du Cerdd gravite tout un écosystème, qui démultiplie ses initiatives et son ingénierie. Je me souviens avec plaisir des longs temps de rencontre avec les membres du comité d’orientation et avec les Ambassadeurs du Développement Durable.

Le Cerdd dans 20 ans, à quoi IL ressemblera selon VOUS ?

Je note que le Cerdd a échappé à la valse des concepts, qui nous a fait passer du développement durable à la transition écologique. Je l’interprète comme une marque de solidité et de persévérance. Mais tout ceci ne serait que l’écume des jours si des enjeux vitaux n’étaient pas à notre porte.

Il n’y a pas d’écologie sans humanisme et réciproquement. La lecture du dernier livre de Serge Audier « La cité écologique-Pour un éco-républicanisme » me conforte en ce sens. Puisse le Cerdd approfondir cette voie et il restera un modèle à l’échelle nationale.

Tirez le portrait chinois du Cerdd !

Si le Cerdd était...

• Une chanson… "Le Premier venu", de Jacques Doillon, tourné dans les magnifiques paysages de la Baie de Somme
• Un plat… Un tajine, comme illustration de l’infinité des recettes possibles à partir d’un mode de cuisson commun, comme la nature et son infinie diversité
• Un animal... La cigogne, car elle coexiste admirablement avec les hommes (c’est un Alsacien qui l’écrit !)
• Un personnage de fiction... Alice aux pays des merveilles, car il faut parfois faire le détour de l’inattendu et du décalé pour avancer
• Un hashtag... #Demain, en référence au film du même nom et à notre invitation à être imaginatif pour notre avenir proche