COP 22 : le retour
Mis à jour le 15 décembre 2016
On la prénommait « COP de l'action », la COP 22 qui s'est achevée à Marrakech le 18 novembre dernier, donne lieu à des décryptages mitigés, entre une bonne robustesse et quelques déceptions. Les Hauts-de-France y étaient représentés à travers une diversité d'acteurs bien motivés.
COP22 : des nouvelles objectives pour le climat
La 22ème Conférence de l'ONU sur la changement climatique s'était ouverte sous de bons auspices : accord de Paris ratifié par suffisamment de pays pour entrer en vigueur le 4 novembre, accord récent de l'aviation civile pour une compensation de ses émissions à partir de 2020 et récentes interdiction des HFC (Hydrofluorocarbures), gaz à effets de serre très puissants. Autant de bonnes nouvelles objectives pour le climat.
Mais cet optimisme a été pour le moins contrarié par l'élection peu attendue d'un climato-sceptique à la tête des Etats-Unis. Les témoins rapportent que les participants à la COP 22 ont « encaissé le choc » en émaillant leurs déclarations d'engagements à poursuivre l'action et de l'idée d'irréversibilité de l'accord de Paris.
Du côté étatique, les travaux, très techniques, portaient sur les règles et les modalités de mise en œuvre de l'accord de Paris à partir de 2020, avec d'ici là, l'étape de 2018, fixée pour que chacun réévalue sa contribution à l'effort d'atténuation afin d'atteindre collectivement l'objectif des 2°C. C'est sur ce front des mesures concrètes et en particulier sur la mobilisation des fonds pour l’adaptation, que les déceptions ont été, semble-t-il, les plus nombreuses.
place nouvelle et forte des acteurs non-étatiques
A l'inverse, cette nouvelle COP a, de l'avis de tous, conforté la place nouvelle et forte des acteurs non-étatiques : collectivités, entreprises, ONG… organisés en grandes coalitions thématiques multi-acteurs. Les deux championnes du Climat, Laurence Tubiana (ancienne négociatrice française à Paris) et Hakima El Haité, ont même présenté une proposition visant à structurer et maintenir la mobilisation de la société civile et le suivi de ses engagements, notamment au travers de la plate-forme Nazca.
Les représentants des Hauts-de-France, présents à Marrakech, constituent un échantillon bien représentatif de cette mobilisation de tous les pans de la société. Ainsi Audrey Keunebrock Présidente de la Société Terraotherme, basée à Villeneuve d'Ascq, est allée à Marrakech présenter son procédé innovant de récupération de chaleur et des gestion de l'humidité dans l'air ; sans vraiment le chercher, elle en est revenue avec de bons contacts pour intervenir sur les hammams de Marrakech ! Dans le même temps Marie-Pierre Bresson, adjointe au Maire de Lille, y présentait l'innovant projet biogaz, fruit d'une longue coopération entre Lille et St Louis du Sénégal. L'Agence de l'eau Artois Picardie prenait part à la Journée d'Action pour l'Eau en signant un accord de coopération avec l'Agence du bassin hydraulique du Sebou au Maroc et impliquant le Parlement des jeunes citoyens de l'Escaut. Les grandes métropoles nordistes étaient également représentées. Mme Bouchart, Vice-Présidente Développement Durable à la Métropole Européenne de Lille, intervenait dans une conférence sur les financements pour le changement climatique. Notons également la présence de Rizlane BIBAOUI, Directrice générale attractivité et cohésion territoriale de la CUD et de Philippe VALETTE, Directeur Général de Nausicaa.
Gageons que notre région sera aussi bien représentée l'an prochain pour à Bonn où la COP 23 sera organisée… par les Iles Fidji !
Rédaction : Emmanuelle Latouche, Cerdd