Des activités qui s'équilibrent et se complètent

Assez rapidement, l'association s'est diversifiée, pour mieux valoriser le poisson et son usage. Aujourd'hui elle a trois grandes activités :

un atelier de transformation et de surgélation du poisson.
un atelier traiteur, qui prépare des plateaux repas et autres cocktails dinatoires
des animations pratiques de cuisine dans les quartiers et les centres sociaux du secteur (Boulogne, Desvres, Fruges, Calais), pour des personnes en situation de précarité (à partir de 2008)

L'activité initiale, c'est bien la découpe du poisson frais récupéré à la criée, réalisée par l'atelier La marée. Il est surgelé sur place, pour être plus facilement conservé, puis acheminé vers les associations et leurs bénéficiaires. En proximité bien sûr, mais certaines palettes partent même à Paris, à Lyon, tellement il y a de poissons...

Dans un second atelier, Le traiteur, l'association réalise des prestations... traiteur ! Il s'agit de cocktails-pains surprises, verrines, navettes, etc- buffets et plateaux-repas, mais aussi des plats plus classiques, des desserts. Sur ce secteur, pas de poisson récupéré de la criée, les matières premières sont achetées, ou proviennent de dons d'entreprises. Par exemple des filets de lieu noir de Frais Embal, des produits de saurisserie de l'entreprise JC David, du saumon fumé de Suempol, les crevettes de Crustacé et Unima... Toutes ces denrées sont cuisinées et préparées minutieusement dans l'atelier.

« Nous vendons uniquement à nos adhérents, explique la directrice. Ils s'acquittent d'une adhésion annuelle de 10 €. Nos tarifs sont cohérents avec ceux du marché pour ne pas nous mettre en situation de concurrence déloyale avec le marché classique. Nous ne faisons pas de publicité, nos adhérents sont des particuliers, des entreprises, des collectivités qui nous connaissent par le bouche-à-oreille ». Le Tribunal de Grande Instance, la Mairie de Boulogne-sur-mer, le Parc Naturel des Pays d'Opale font partie des adhérents qui, en bénéficiant régulièrement des services du Panier de la Mer, lui permettent de continuer sa mission de d’insertion.

Les salariés bénéficient de contrats aidés de 6 mois, dans l'objectif d'être accompagnés vers l'emploi. Un bilan est fait à l'issue de la période. Selon les cas, les contrats peuvent être renouvelés entre 4 mois et un an et demi, et pour des cas particuliers jusqu'à 5 ans. « On est dans la construction de l'humain, explique Sophie Cazenave, on les aide à lever leurs freins, reprendre confiance ». 50 à 55% décrochent un emploi, ou bénéficient d'une formation qualifiante. Mais le chiffre ne reflète pas forcément le travail de l'association, car les salariés sont libres de leurs choix, certains ne souhaitent pas poursuivre et préfèrent s'arrêter à l'issue de leur contrat.

Atelier cuisine, gym et sophrologie...

Le troisième pôle d'activité est différent : il ne fonctionne pas avec des salariés en insertion. Il est cependant complémentaire à La marée : ce sont les animations de cuisine mises en place dans les quartiers et centres sociaux, pour aider les personnes recevant du poisson frais à savoir le préparer facilement. Un cuisinier-animateur permanent en a la charge. C'est un excellent outil pour les centres sociaux, qui voient venir à elle des familles et peuvent ainsi créer des liens. Chaque centre participe au coût d’un atelier à hauteur de 70€, le reste est pris en charge par les financeurs (Agence Régionale de Santé, Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt, Direction Départementale de la Cohésion Sociale).

De façon assez naturelle, ces ateliers ont évolué en « Mangeons bien ensemble », où l'on aborde aussi les questions du soin de soi, de la confiance en soi. Le Panier de la mer 62 a obtenu des financements pour proposer en parallèle à ceux qui le souhaitent des ateliers de gym et de sophrologie.

Garder l'équilibre

Durant le confinement, avec les salariés de l'activité traiteur, le Panier de la mer 62 a préparé 10 000 portions de plats préparés, qui ont été redistribués gratuitement à l'aide alimentaire (soutenus par la fondation AG2R La mondiale et EDF). Des entreprises alimentaires leur ont donné jusqu'à 700 kg de co-produits de poisson par jour, comme des filets trop petits par rapport aux normes.

Voilà une nouvelle voie de développement que Sophie Cazenave souhaite expérimenter. Elle a également intégré le groupe de travail qui s'est porté volontaire pour mettre en place l'expérimentation "Territoires zéro chômeur de longue durée" dans le Boulonnais.

Le credo de la directrice est de « faire d'une contrainte une opportunité », et c'est ce qu'elle applique en permanence, en gardant toujours à l'esprit ses deux objectifs : éviter le gaspillage tout en créant de l'emploi. Pas question pour elle de basculer en entreprise d'insertion, elle préfère conserver la structure associative en maintenant un équilibre entre les branches d'activités et les dépenses. Elle noue des partenariats sur le territoire, et veille à la qualité de ses échanges au cas par cas avec la DIRECCTE. « Nous avons établi un climat de confiance avec les services ».

Cet équilibre repose sur ses trois piliers :

Le Traiteur : vitrine de la qualité du travail de l’ensemble des salariés de l’association
La Marée : travail de l’ombre permettant d’enrichir le panier quotidien des bénéficiaires de l’aide alimentaire
Les ateliers cuisine : ancrage de leurs missions sur le territoire

Le projet en bref

Objectifs de développement durable

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Site internet de la Fédération nationale des Paniers de la mer

Article Région Hauts de France "Le Panier de la Mer : l’association qui a tout bon"