15 principes pour l'action, 20 ans après

« La consigne était tout aussi simple que redoutable : "donner les clés de compréhension du développement durable et inciter à le mettre en œuvre".

Pour le vice-président du Conseil Régional de l’époque (2001), Jean-François Caron, le Cerdd, dont il était un des initiateurs, avait pour vocation de jouer un rôle pédagogique et incitatif au développement durable. Toutefois, il fallait être le plus concret possible. Comme il l’avait rappelé à maintes reprises, aborder le développement durable en citant la conférence de Rio, c’est un incontournable, mais il faut surtout aborder le « ici et maintenant » du développement durable, dans approche pragmatique adaptée au contexte régional et de notre siècle.

La rédaction des « 15 principes pour l’action » trouve donc ses origines dans son contexte de besoins de pédagogie et d’outillage de l’ensemble des acteurs (associatifs, économiques, ingénierie) et des collectivités en particulier.

Cette première « commande », bien qu’elle ne fût pas tacitement formulée, me plongeait dans le grand bain du Cerdd et me permettait, quelque part, de faire mes preuves avec et face à mes collègues de la première heure, Dominique Hays, Directeur et Emmanuel Cau, chargé de communication.

À l’époque, jeune docteur fraîchement diplômé de l’Université de Lille, la plus grosse difficulté que j’éprouvais, consistait à abandonner le langage académique pour décrire les enjeux et concepts du développement durable. J’avais débuté une thèse en développement durable (économie appliquée), en 1995 dans le cadre du Programme de Recherches Concertées lancé par le Conseil Régional, et je participais activement au SIDD (Séminaire Interdisciplinaire du Développement Durable), crée dans la même période par mon directeur de Thèse, Bertrand Zuindeau.

Pour rédiger les principes du développement durable, j’entrepris un vaste classement des écrits institutionnels (Rapport Brundtland, CNUCED, lois) et académiques portant sur le développement durable et les classais dans les trois grandes familles "préservation de l’environnement", "efficacité économique" et "équité sociale". Les principes étaient donc décrits en tant que sous-systèmes appartenant à des systèmes plus vastes à savoir, l’environnement, l’économie et le social.

Chacun des principes était énoncé le plus simplement possible et si possible accompagné d’une maxime ou proverbe du style (« qui veut aller loin ménage sa monture »). Il était hors de question d’aborder frontalement la notion "systémique" : cela ne nous semblait pas accessible en première approche. La formule "tisser des liens" nous a paru préférable : chaque principe était décrit en établissant des liens avec les autres principes issus des deux autres sphères. Faire système ou avoir une vision transversale consistait à lier « systématiquement » les problématiques entre elles.

Ces principes d’actions ont très vite été complétés par des « récits d’opérations remarquables » (agendas 21 locaux, participation citoyenne, HQE, tourisme durable) décrits à partir des grands principes du développement durable. Des outils de communication adaptés, une pédagogie accessible des systèmes complexes et une incitation à passer à l’action, et ce depuis ses débuts, le Cerdd les a inscrits et cultivés dans son ADN. »

ET MAINTENANT ?

Si l'approche systémique infuse globalement dans les programmes du Cerdd aujourd'hui, elle fait l'objet de quelques ressources ciblées. Profitons de cette plongée dans les archives pour vous présenter quelque productions récentes sur le sujet !

Une vidéo, une fiche pratique et un kit d'animation, pour prendre en compte et développer les dimensions systémiques d'un projet sur la base des Objectifs de Développement Durable : à (re)découvrir ici !