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Mis à jour le 5 décembre 2016

En 2006, un groupement de 75 agriculteurs de l’Arrageois réfléchit à une voie de valorisation, en circuit court et à long terme, pour sa production agricole de colza brut, culture traditionnelle régionale. Oriacoop, usine de trituration de colza et de commercialisation d’huile et de tourteaux, ouvre en 2009. Sa particularité ? Valoriser en combustible les déchets issus du triage du colza. Un choix intégré dans le projet initial et soutenu par la Région et l’Ademe dans le cadre du FRAMEE.

CONTEXTE et descriptif de l'action

Unique en France par sa taille – la moyenne des usines de trituration traite 150 000 t de graines par an – l’entreprise aux 12 000 tonnes s’illustre dans les économies d’énergie et l’économie circulaire tout en étant un modèle de rentabilité. Ne disposant pas des moyens d’investir dans le système d’extraction par double pression à chaud, utilisé habituellement dans les grosses usines de trituration, Oriacoop adopte la pression à froid. Ce procédé mécanique et naturel consiste à écraser les graines nettoyées de leurs impuretés dans une presse à barreaux séparant l’huile des restes, appelés communément « tourteaux ». Le rendement obtenu étant meilleur lorsque les graines de colza sont pré-chauffées à 25-30°, l’idée fut d’assurer l’apport calorifique par la combustion des déchets récupérés lors de l’opération de nettoyage-tamisage. « Les graines de colza nous sont livrées par les organismes stockeurs (principalement Unéal), avec 1 à 2 % de taux d’impuretés (des résidus de bois, de paille et autres petites graines cassées), explique Benoît Bertrand, le directeur du site. Comme la trituration nécessite un taux de 0,5 % maximum d’impuretés, nous les récupérons lors d’une seconde opération interne de nettoyage et tamisage plus fins. » Ce sont les cent vingt tonnes de déchets récupérées qui servent de combustible.

ANALYSE DE LA DÉMARCHE

Autonomie énergétique totale

Après consultation auprès de plusieurs constructeurs, Oriacoop porte son choix sur une chaudière polycombustible Reka de 100 Kwh dotée d’un système de régulation autonome et fonctionnant 24h sur 24. Cette chaudière à boucle d’eau chaude va chauffer l’air des tuyaux dans lesquels les graines de colza sont propulsées vers la presse. Son rendement lui permet également de chauffer les locaux administratifs de l’usine. La partie production, soit un tiers du bâtiment, a bénéficié, sur les conseils des fabricants de presse à barreaux, d’une isolation thermique pour le maintien d’une température constante à 20°. « Le fonctionnement de l’usine est autosuffisant en énergie thermique renouvelable et complètement autonome par rapport aux énergies fossiles, indique Bertrand Benoît. Cela nous évite un coût d’environ 12 000 € par an en équivalent fioul, les coûts de stockage et la contribution financière liée à l’évacuation des déchets, un coût de valorisation extérieure estimé à 250 € la tonne, soit une économie virtuelle de 30 000 € par an. » Ce type de chaudière, dont l’investissement est amorti sur 6 à 7 ans, nécessite une maintenance plus importante qu’une chaudière classique au fioul : une maintenance mensuelle, pour l’élimination des poussières agglomérées, et un ramonage biannuel sont nécessaires. La chaudière est également à l’arrêt un mois par an, en août, pour une maintenance annuelle et son obsolescence estimée à une dizaine d’années.

Economie circulaire

Chaque semaine, le contenu du bac à cendres est vidé avant d’être envoyé tous les 15 jours sur une plate-forme de compostage commune créée par des agriculteurs locaux. La valorisation est donc totale, au-delà même des 100 % puisque l’usine récupère 0,5% de déchets en surplus par an. L’opération est techniquement facilement reproductible pour toute coopérative agricole avec des déchets de silos (graines de céréales et d’oléagineux).

Vers les circuits courts et de nouveaux débouchés

Oriacoop vend aujourd’hui ses produits en France et en Europe, aux agriculteurs repreneurs des produits transformés issus de leurs graines de colza, aux fabricants d’aliments pour bétail et aux industriels qui transformeront l’huile en agrocarburant (diester), lubrifiant, produits pharmaceutiques et cosmétiques. Le groupement vient de lancer une nouvelle étude de faisabilité pour trouver une solution de compactage, pellets de chauffage, du surplus de déchets. A 300€ la tonne au prix du marché, ces 60 tonnes de pellets pourraient offrir un nouveau débouché commercial représentant l’équivalent de 18 000 €.

Autre valorisation possible de ses produits, le domaine de l’alimentation humaine. Une étude de faisabilité avec le concours du centre technique Adrianor et de Saveurs en’Or est en cours afin d’élaborer de nouvelles normes de fabrication pour la commercialisation d’une huile alimentaire. Les premiers résultats semblent positifs « grâce à notre process et à nos produits 100% naturels », souligne Benoît Bertrand. Oriacoop réfléchit également à sortir de la dépendance aux prix des marchés mondiaux par la création de nouvelles filières courtes. Un groupe de travail composé d’acteurs locaux, dont Oriacoop, la Chambre d’Agriculture, Unéal… étudie la possibilité d’approvisionner les agriculteurs du territoire en tourteaux de colza plutôt qu’en tourteaux de soja, en adaptant le produit local aux besoins nutritionnels du bétail.

Lieu/échelle d'intervention

Territoires de l'Arrageois

Identification du porteur de projet

SAS ORIACOOP

  • Effectif : 3 salariés
  • Marché : Fabrication d’huiles et de tourteaux à partir des graines de colza

http://www.oriacoop.com/

Partenaires

Partenaires : la Région et l’Ademe dans le cadre du FRAMEE; ainsi que l’Etat, l’Europe (Feader), Oseo, les territoires.

Indicateurs de moyens et de résultats

  • Montant de l’opération : 98 243 €
  • Taux de prise en charge FRAMEE : 32 %, soit 31 122 €
  • Economie virtuelle réalisée : 30 000€/an
  • CO2 évité : 25 t éqCO2

Période de réalisation

Date de lancement de l’opération : 2009

Bénéficiaires / cibles de l'action

Les agriculteurs et opérateurs économiques du territoire.

Documents de référence disponibles

 

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