"Adaptation des entreprises aux changements climatiques"

Entreprises, soyez robustes face aux changements climatiques !

C’est ce message que les intervenants de la conférence organisée par le Pôle Climat lors de l’édition 2013 de JADDE et dédiée à l’adaptation des entreprises au changement climatique, ont souhaité nous faire passer.

En ouverture, Isabelle Derville, Directrice adjointe de la DREAL Nord-Pas de Calais, nous a rappelé que le changement climatique c’est "concret en Nord-Pas de Calais avec une augmentation moyenne de +1°C" depuis la fin du XIXème siècle et avec de multiples conséquences : mouvements de terrains, inondations, tempêtes de neige... qui peuvent mettre à mal une entreprise, son fonctionnement et ses infrastructures, si elles ne les a pas anticipées. D’ailleurs comme nous le rappelle Xavier Pouria, consultant chez EcoRes "ce n’est pas quand l’entreprise a les pieds dans l’eau qu’il faut commencer à y réfléchir". L’adaptation c’est d’abord une question de posture et d’état d’esprit. Il s’agit donc bien de "se poser les bonnes questions au bon moment afin d’anticiper ces phénomènes, (...) chercher à avoir un coup d’avance et investir pour être plus fort demain."

Zoom sur le plan d’adaptation de SNCF Groupe

"30 000 km de voies ferrées & 2 000 km de ligne à grande vitesse, 3 029 gares... qui sont exposées, vieillissent et subissent les intempéries", il est clair pour Alexandre Kaddouri, Chef de projets à la Direction Développement Durable, que le changement climatique est un enjeu stratégique pour la SNCF qui est à la fois en charge de maintenir le réseau d’infrastructure ferroviaire pour le compte de RFF et intégrateur de mobilité. D’où un plan d’adaptation en plusieurs volets :

• Évaluer la vulnérabilité du réseau et des ouvrages afin de mieux appréhender les coûts d’adaptation et de développer des capacités d’ajustements.
• Anticiper les risques par l’innovation notamment au travers de l’éco-conception des trains et des gares.
• Développer de nouveaux services et nouveaux usages de mobilité : modes doux et modes décarbonés, stimulation de la mobilité « virtuelle » (télécentres, télétravail)... Finalement le plan d’adaptation "c’est un outil d’aide à la décision pour articuler investissement et organisation à court, moyen et long terme".

Climat de confiance entre les assureurs et les PMEs

D’une manière générale, Ludovic Haegeman de Generali admet "qu’il y a encore 20 ans, les aléas climatiques n’étaient pas un sujet au cœur des préoccupations du secteur de l’assurance". Mais le nombre de catastrophes naturelles recensées n’a cessé d’augmenter dans le courant des années 1990 et 2000. "L’année 2005 est venue battre de tristes records avec plus de 150 milliards de dollars de dommages sur les deux ouragans Katrina et Wilma". Les assureurs se posent donc clairement la question du climat... et jouent leur rôle d’aiguillon auprès de leurs clients, notamment les entreprises, en les poussant à mieux prendre compte ce risque. Comment ?

• Leur donner le bon réflexe climat : "Que faites-vous quand il n’y a pas de neige ?", "C’est bien la première question que nous posons aux entreprises gérantes d’une station de ski".
• Leur faire prendre conscience d’un nouveau principe "changement climatique et coût de l’assurance". Par exemple, "dans le Bassin de la Loire - milieu industriel riche - une entreprise qui n’aurait pas pris en compte le risque inondation n’est pas assurable".
• Les accompagner dans la mise en place de solutions innovantes. "Pour un de nos clients fabricant de sushi dont la principale contrainte est d’avoir une DLC 1 courte imposant une livraison rapide, les phénomènes de neige ont été anticipés et des solutions de remplacement ont été proposées : pneus neiges, camions plus petits, tournées réorganisées...".

Ainsi, aujourd’hui, Generali accompagne donc de manière privilégiée les entreprises concernées par l’enjeu climat ; faisant même le choix de s’écarter de certains marchés si ce risque est trop élevé.