En 2002, lorsque Testut cesse son activité de fabrication et de commercialisation d’instruments de mesure (pesage et comptage), l’usine laisse une friche industrielle de 6,5 ha proche du centre ville et de la gare. L’emplacement stratégique du site s’inscrit dans la vaste opération de renouvellement urbain entreprise par la Ville de Béthune et l’aménagement d’un écoquartier y est envisagé.
CONTEXTE et descriptif de l'action
Le projet d’écoquartier de l’Horlogerie avait été retenu sur la période 2007-2010 comme l’un des dix sites nationaux pour l’expérimentation de la démarche HQE Aménagement. Cela lui avait valu d’être l’un des tout premiers à bénéficier de l’audit-test lancé par l’association HQE en mai 2011.
L’assistance à maîtrise d’ouvrage confiée en 2010 à l’Atelier d’Architecture écologique de l’Agence Houyez, aboutira à la réalisation d’une « Charte d’Objectifs de Développement Durable » pour l’éco-quartier, signée en février 2012 par l’ensemble des partenaires de l’opération. Pourtant, à ce jour, seuls « 80% des travaux de voiries et réseaux divers (VRD) de la phase 1 du projet ont été réalisés, le retard du programme étant lié aux délais d’acquisition foncière et à des contraintes propres à l’aménageur, explique Hervé Briois, Chargé des Grands Projets à la Ville de Béthune. Après une année 2013 de statu-quo, 2014 devrait être l’année de la finalisation, au premier semestre, des travaux de VRD et du dépôt de permis de construire pour les premiers îlots du centre du quartier. »
ANALYSE DE LA DÉMARCHE
Une situation stratégique
L’écoquartier de l’Horlogerie se situe à proximité du centre-ville, de la gare, de l’université et du centre hospitalier. Dessiné par le cabinet d’urbanisme Agence Nicolas Michelin & Associés (ANMA), il a pour objectif de retisser des liens et de faciliter les connexions entre les différentes polarités qui l’entoure : vers le pôle éducatif (lycées) à l’est et le centre ville, au nord, par l’artère principale de la rue de l’Horlogerie. « Cette voie historique reliant Béthune et Arras était devenue une impasse routière par les voies ferrées qui avaient séparé le nord et le sud de la ville. Elle sera transformée en mail végétalisé et prolongée par une passerelle enjambant les lignes de chemin de fer pour améliorer l’accès vers les pôles universitaire et hospitalier du sud-est », précise Hervé Briois. La phase 2 de l’écoquartier prévoit également son ouverture vers la ZAC de la Gare, à l’ouest du site et le réaménagement des franges des voies ferrées. La réouverture du quartier et son intégration dans la ville par de multiples voies de communication représentent un des enjeux de ce projet.
Priorité aux mobilités douces
L’autre objectif prioritaire de l’écoquartier vise à réduire l’impact de la voiture en proposant différentes alternatives à son usage : l’ensemble sera ainsi en zone 30, accessible par une voie de contournement en boucle autour du quartier. La rue de l’Horlogerie, traversante, accordera une large place aux piétons et aux modes de déplacements doux. Le quartier sera irrigué par de nombreuses voies de circulation mixtes (piéton, vélo, pompiers) et aéré par une vaste place piétonne. Les liaisons douces vers la gare à 300 m et vers les pôles universitaire et hospitalier seront facilitées. Le stationnement des véhicules s’inscrit dans une démarche innovante : une place de parking est garantie par logement et par activité commerciale, mais sous forme d’une gestion collective en deux parkings-silos dont les façades rez de chaussée seront occupées par des activités ou des commerces. Situés l’un au nord l’autre au sud, ils seront à moins de 100 mètres de tous les logements et accessibles par la voie principale de contournement. Les logements intégreront des places de stationnement pour les deux roues et deux emplacements aériens sont destinés aux personnes à mobilité réduite. « Ce dispositif devrait clairement inciter les habitants et visiteurs à l’utilisation des modes de transports doux, grâce à la proximité de la gare, au pôle d’échanges et au nouvel arrêt de bus dans l’écoquartier pour la ligne à haut niveau de service qui entrera en service en 2018 », indique encore Hervé Briois.
Habitats pluriels et fonctions diverses
Dans le respect des valeurs de l’urbanisme durable, l’écoquartier de l’Horlogerie proposera une grande diversité de programmes et de types d’habitat. Il réunira à la fois des espaces résidentiels et commerciaux, en RDC des bâtiments collectifs, des activités tertiaires et un pôle culturel avec le musée du Pesage aménagé dans un bâtiment réhabilité de l’ancienne usine Testut, situé à l’entrée nord du quartier. La mixité de population sera favorisée par des maisons individuelles en bandes le long du mail végétal, adossées à de petits collectifs et duplex superposés, et aux Tourettes, un ensemble de 5 collectifs en R+7 surplombant la voie arborée de contournement du quartier. Les futurs promoteurs et bailleurs devront répondre au cahier des charges de constructions au niveau passif (15 kWh/m2/an), voire à énergie positive, requis pour tous les bâtiments, grâce notamment à l’optimisation des apports bioclimatiques et l’installation de capteurs photovoltaïques. Une étude de faisabilité prévoit l’alimentation de l’écoquartier par le réseau de chauffage urbain en cours de modernisation avec recours aux énergies renouvelables. La performance énergétique globale du quartier prend également en compte la dimension de l’éclairage public.
La nature en ville
La présence d’une zone humide le long du cours du Verquigneul et d’une végétation abondante déjà existante dans le parc urbain d’1,5 ha représentent non seulement un véritable potentiel de nature en ville mais également la possibilité de mettre en œuvre un dispositif de gestion intégrale des eaux pluviales par un réseau de noues et de bassins. En outre, des mesures hydro-économes seront proposées aux résidents du quartier et 50 % des besoins en eau non potable seront couverts par récupération de l’eau de pluie. Toitures et façades végétalisées, gestion différenciée des espaces verts, densité de 50 arbres à l’hectare (un taux qui se veut supérieur à la densité de 40 habitants par ha), satisferont les ambitions environnementales très élevées de ce quartier par rapport à la gestion de l’eau et au coefficient d’emprise végétal.
Un quartier à vivre et à partager
« Au vu de la très faible population actuelle sur le site, à ce jour la concertation avec les habitants apporte peu, souligne Hervé Briois. A ce jour, seules les a eu lieu au travers des réunions avec le conseil de quartier et la réunion de présentation à la population ont eu lieu, souligne le DGST Chargé des Grands Projets. Mais l’idée est néanmoins de recruter une personne pour assurer la concertation liée à la reprise de l’opération ». Ainsi, lors de ces réunions et grâce aux documents qui leur seront remis dès leur arrivée, les futurs habitants de l’écoquartier seront sensibilisés à de nouvelles pratiques comportementales liées à leurs modes de déplacement, leur usage quotidien de l’eau, des déchets, de leur consommation d’énergie dans leur logement passif… A terme, ces pratiques s’incarneront dans la Maison du Projet prévue dans la phase 2 de l’Eco-quartier et qui sera la plate-forme de ces nouvelles initiatives éco-citoyennes en devenant un lieu permanent d’échanges, de communication, de concertation et d’animations. Parce que l’écoquartier de l’Horlogerie de Béthune se veut avant tout « un projet partagé » par tous, des concepteurs aux habitants. Durablement.
FICHE D'IDENTITÉ :
Titre de l'action | Projet Ecoquartier de l’Horlogerie à Béthune |
Lieu/échelle d'intervention | Stratégie de ville et de territoire de Béthune. |
Identification du porteur de projet |
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Partenaires |
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Indicateurs de moyens et de résultats |
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Période de réalisation |
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Bénéficiaires / cibles de l'action | Tous les acteurs du territoire. |
Documents de référence disponibles |
Sur le terrain
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