Mis à jour le 17 mars 2016

Déjà présentés sous de nombreux angles, les circuits-courts alimentaires l’ont paradoxalement moins été du point de vue des consommateurs. Dans cette étude, co-produite par l’APES et un réseau de partenaires, 55 abonnés de quatre initiatives de panier en circuit-court ont été interrogés afin d’apprécier leurs motivations réelles et de mesurer la portée, dans leur vie quotidienne, de ce mode de consommation. Cette étude restitue aussi des perspectives et conditions de développement très éclairantes pour cette économie solidaire et ses modes d’organisation.

Faisons tomber les préjugés tout de suite ! L’étude s’est appuyée sur les témoignages d’un panel de consommateurs qui n’étaient pas tous « biologiquement programmés » pour être dans un circuit-court ! Ces gens « ordinaires », que l’on peut croiser dans un rayon de supermarché, ont juste eu envie de diversifier leurs sources d’approvisionnements.

Mais pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quelles étaient leurs motivations et quelles sont les raisons de leur fidélité ? L’APES, en donnant la parole à ces usagers, a esquissé les prémices d’une réorientation de l’action à mener : celle de développer la diversité des circuits-courts pour l’adapter aux demandes des consommateurs sans négliger les attentes des producteurs.

Manger sain, équitable, frais, varié … ça n’a pas de prix 

L’enquête révèle que les motivations premières qui conduiraient à l’inscription dans un circuit court sont la recherche de la qualité (37%) et l’envie de « manger local » (35%). Les consommateurs retrouveraient alors le goût du frais, du juste cueilli et réapprendraient à composer au gré des saisons. Accepter d’être patient, c’est s’assurer l’absence de gaz à effets de serre dans les assiettes ! Au delà de la qualité, il y a la variété de forme et de couleur, de goût et de saveur. Pour 90% des consommateurs, le panier introduirait de nouveaux légumes, des légumes oubliés, grands absents des étals du supermarché. L’émotion et le plaisir suscités par la découverte et la nouveauté sont des axes forts de ces modes de distribution. D’ailleurs, « prendre plaisir à » n’est-il pas la condition pour changer durablement de comportement ? Trop cher ? Seulement 10% des consommateurs pensent que c’est plus cher. Cependant tous s’accordent à dire qu’acheter des produits sains et de qualité, prendre le temps de partager de bons moments en famille ou en société, tout cela n’a pas de prix…,

Circuit court : un outil de changement du comportement et du mode de vie !

Que l’on se rende sur le lieu de production pour mettre les genoux dans la terre ou simplement saluer l’agriculteur à la réception de son panier, chaque petit geste du consom’acteur est une marque de soutien au producteur. Ces temps de partages et d’échanges sont d’ailleurs autant de temps d’acculturation aux enjeux forts de l’agriculture d’aujourd’hui. En effet, à force de discuter et d’échanger sur les produits cultivés, présentés, prêt à être cuisinés, les consomm’acteurs se sont d’eux-mêmes appropriés les problématiques et contraintes imposées à la production alimentaire. Une évolution des comportements rendus possibles par ce retour à la terre.

Découvrez l'étude de l'APES "circuits alimentaires coopératifs et consommateurs"

Etude "circuits alimentaires coopératifs et consommateurs"

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