La Convention Citoyenne pour le Climat : un exercice inédit
Mis à jour le 15 décembre 2020
150 citoyens et citoyennes ont été tiré.es au sort pour répondre à la question "Comment réduire d’au moins 40 % par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, dans le respect de la justice sociale ?" Leurs 149 propositions constituent le livrable d'un exercice de démocratie participative inspirant.
1 Convention Citoyenne et 149 propositions pour le Climat
Après 9 mois de rencontre, physique ou à distance, la convention citoyenne pour le climat vient d'achever ses travaux le dimanche 21 Juin 2020. 149 propositions présentées au Président de la République par "les 150" de cette convention. Si le contenu des mesures est déjà très largement commenté, ce qui est intéressant dans cette expérience, c'est la méthode employée pour mettre en mouvement un collectif créé en peu de temps, dont les niveaux de connaissances (et d'adhésion à l'objectif) étaient très hétérogènes, autour d'un objectif qui au départ peut paraitre flou pour le quidam.
Un dispositif unique qui visait à réunir 150 citoyen.nes tiré.es au sort pour leur demander de répondre à une question particulièrement ambitieuse : "Comment réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans une logique de justice sociale ?".
Rapport Final - Propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat
Un exercice de démocratie participative inédit
Des sessions de formation, des rencontres avec des expert.es, une exploration des thématiques pour découvrir l'ampleur du sujet et des enjeux ; la recherche et la priorisation de mesures avec analyse de leurs conséquences, pour adopter formellement un livrable présenté au Gouvernement et à la presse. Tel fut le travail mené par cette Convention pendant ces 9 mois.
Un exercice inédit qui (re)met en lumière les fondamentaux des processus de démocratie participative : l'importance de prendre le temps de la qualification, de la compréhension des enjeux (ce qui est en jeu !) pour répondre à une question posée en connaissance de cause. L'exigence d'une animation organisée, agile, garantissant l'expression de chacun.e, la confiance entre les membres et le respect dans les échanges en réussissant à se détacher des considérations médiatiques et pressions diverses. L'intérêt d'un cadre de travail sécurisé où l'on sait pourquoi on travaille, jusqu'où on va, là où on s'arrête, ce qu'on peut attendre ou ce qu'il ne faut pas espérer.
En termes d'attentes quant aux suites, le Président de la République, en missionnant les 150, s’est engagé à ce que leurs propositions législatives et réglementaires soient soumises “sans filtre” soit à référendum, soit au vote du parlement, soit à application réglementaire directe.
Un enjeu de responsabilisation et de capacitation
Cette convention citoyenne a aussi démontré que les solutions pour le climat passeront par le débat et l'engagement des citoyen.nes à tous les niveaux, quelles que soient leurs sensibilités. La gravité de la situation n'est plus une question de sensibilité, c'est un enjeu de responsabilité et de capacitation qui doit placer les citoyen.nes en situation d'être une aide à la décision. Enfin, cette expérience démocratique a l'avantage d'avoir ouvert une "brèche" dans laquelle n'importe qui portant une ambition de transition démocratique, pour "faire autrement", peut s'engouffrer : collectivités, entreprises, institutions...
Pour terminer, remémorons-nous cette phrase de Gandhi qui résume finalement assez bien ce qui s'est passé avec cette convention et ce qui se passera, soyons-en sûrs, sur les territoires dans un avenir proche : "Tout ce que vous faîtes pour moi, sans moi, vous le faites contre moi."