ABC’Terre : l’agriculture comme moyen d'action pour le climat dans les territoires

L’agriculture contribue à hauteur de 19 % aux émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises, mais a la particularité de séquestrer du carbone dans les sols. À partir d’un état des lieux initial et de solutions bâties en concertation, la démarche ABC’Terre permet de proposer des pratiques agricoles moins émettrices de GES et permettant de séquestrer plus de carbone. Elle a été mise au point au cours de deux projets de R&D portés par Agro-Transfert Ressources et Territoires et financés par l’ADEME, le FEDER et la Région Hauts-de-France. Elle est disponible pour de nouveaux territoires depuis fin 2020.

Une méthode innovante pour une démarche participative

ABC’Terre (Atténuation du Bilan de gaz à effet de serre intégrant le stockage de Carbone des sols à l’échelle des Territoires) est une méthode qui permet de calculer la séquestration carbone et les émissions de gaz à effet de serre (GES) des systèmes de culture d’un territoire, en mobilisant les bases de données existantes. Elle porte ainsi à connaissance des acteurs locaux, sous forme de cartes, les effets de leurs pratiques culturales selon leurs types de sols. Elle s’intègre dans une démarche participative : à l’issue de la phase de diagnostic initial, l'outil de calcul permet de simuler l’impact potentiel d’amélioration avec la mise en place de pratiques vertueuses (augmentation des couverts d’interculture, diminution des engrais minéraux…). Celles-ci sont ensuite discutées avec les acteurs agricoles locaux, et en premier lieu par les agriculteur·rices. Cette concertation aboutit à un plan d'action permettant de stocker plus de carbone dans les sols agricoles et d'émettre moins de GES et adapté à chaque territoire en fonction de ses spécificités pédoclimatiques ainsi que des attentes des acteurs locaux.

ABC’Terre s’adresse aux acteurs d’un territoire agricole désireux de mieux cibler leurs actions en faveur du stockage de carbone et de la réduction des émissions de GES dans le milieu agricole, notamment dans le cadre de leur Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET). La durée d’une étude complète ABC’Terre dépend de la taille du territoire, de ses spécificités et objectifs, et du niveau de disponibilité initial des données. Dans les territoires en ayant déjà bénéficié, la prestation a nécessité de 20 à 40 jours de travail. Les soutiens financiers de l’ADEME et des Régions aux démarches ABC’Terre peuvent s’étudier localement.

Des premiers retours d’expériences encourageants

ABC’Terre donne l’opportunité aux collectivités et au monde agricole de travailler ensemble, comme nous le rapporte François Cannesson, agriculteur dans le Pays du Ternois. Selon lui, « les collectivités comme les agriculteurs façonnent le territoire. Il faut donc travailler main dans la main pour identifier les points d’amélioration et favoriser les alternatives positives ». La pédagogie et l’échange sont au cœur de la démarche : « La démarche a permis de déconstruire de nombreuses idées reçues, affirme Céline Mertens, responsable du pôle Déchets et Développement Durable à la Communauté d’Agglomération du Saint-Quentinois. Cela nous a permis d'aller plus loin sur les leviers d’action », ajoute-t-elle encore.

Pour aller plus loin

Plus retours d’expérience disponibles sur la page web de l’espace ABC’Terre dédiée et dans un article de la revue de l'association française de l'agronomie publié en 2021.

Rédaction : Justine Lamerre, référente interne ABC’Terre, Agro-Transfert Ressources et Territoires

Pour plus d’informations : Yannick Cosperec, y.cosperec@agro-transfert-rt.org ou 07 69 90 31 72