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Mis à jour le 25 juillet 2016

En novembre 2012, Christophe Masson et Natasa Bogovac se lancent dans la création de la première plateforme de financement participatif du Nord-Pas de Calais. Elle sera dédiée à l’économie sociale et solidaire (ESS), le handicap et le développement durable. Nos deux entrepreneurs découvrent alors un nouveau métier, en se plongeant dans la réglementation de l’AMF (Autorités des Marchés Financiers) qui définit le crowdfunding ou financement participatif comme « un mécanisme qui permet de récolter des fonds – généralement des petits montants – auprès d’un large public en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial. Il fonctionne le plus souvent via internet. »

CONTEXTE et descriptif de l'action

L’identité de la première plateforme de financement participatif Made in NPdC est clairement affichée : « nous proposons aux porteurs de projets uniquement des financements par collecte de dons d’internautes en échange de contreparties en nature (invitation à des manifestations, envoi d’un CD ...). ” précise Natasa Bogovac qui suit par ailleurs l’évolution de la législation dans ce domaine : « Il était annoncé, avant le remaniement ministériel de mars 2014, un assouplissement du cadre réglementaire du financement participatif, notamment pour les plateformes de l’investissement (equity) et les plateforme de prêt. »

Les projets financés doivent être également du ressort de l’ESS, du secteur du handicap et de celui du développement durable, une spécificité souhaitée dans cet univers du financement participatif qui s’est d’abord développé pour soutenir la création artistique indépendante. Ce sont Christophe Masson et Natasa Bogovac qui sélectionnent eux-même les dossiers, qu’il soient présentés par des particuliers, des entreprises ou des associations. La levée de fonds doit permettre le lancement d’un nouveau produit, le renouvellement des outils de production, le financement d’une manifestation … mais en aucun cas combler un manque de trésorerie !

 

ANALYSE DE LA DÉMARCHE

Une vraie proximité avec les contributeurs et une médiatisation des projets

Sur la plate-forme, le porteur a la possibilité de rentrer directement en contact avec des contributeurs locaux, qui n’hésitent pas à échanger sur la qualité du projet, et à inspirer de nouvelles pistes. Une vraie proximité qui s’établit aussi avec les futurs consommateurs, usagers ou habitants qui vont contribuer au développement d’une activité qu’ils jugent pertinente au regard de leurs besoins.

Par ailleurs, le crowdfunding accroît la visibilité médiatique du porteur de projet qui doit élaborer une stratégie marketing sur les réseaux sociaux afin de lever le maximum de fonds : « L’opération de crowdfunding ne peut dépasser trois mois. Durant cette période, le porteur de projet va devoir mobiliser tout son réseau, selon une campagne de communication balisée semaine par semaine, pour attirer le maximum de contributeurs » insiste Christophe Masson pour qui il est essentiel d’avoir – avant toute opération de crowdfunding – une communauté sur les médias sociaux. La plate-forme va néanmoins accompagner avant et pendant la campagne de crowdfunding, le porteur de projet, en l’incitant à faire du e-mailing, à utiliser les médias sociaux comme Facebook.

Levée de fonds réussie

Six mois après sa création, les chiffres confirment le positionnement de la plate-forme : “200 projets nous ont été soumis et 32 ont été sélectionnés pour lesquels nous avons réussi à lever 70 000 euros.” annonce Natasa Bogovac. La collecte moyenne est de 3000 euros par projet, avec une contribution moyenne par internaute de 58 euros. La plateforme nordiste se rémunère entre 5% et 9% sur les fonds levés, en fonction du montage financier choisi par le porteur de projet. Elle offre comme service la collecte des fonds et le conseil pour mener à bien sa campagne sur les médias sociaux. Opération réussie par exemple pour le Caféméléon sur Béthune, association qui a obtenu 3355 euros pour un objectif de 3300 euros. Cela leur permet de créer un café familial et nomade dans un bus, pour aller au plus près des lieux d’habitation des familles, et en particulier celles non motorisées et éloignées géographiquement des loisirs éducatifs.

Ce qu'il faut retenir

Pour se développer, CowFunding souhaite s’appuyer sur les structures d’aide à la création d’entreprise, comme les Ruches, le pôle Finance Solidaire, Euratechnologie, la Plaine Image. Ce sont des prescripteurs de porteurs de projets. Et début 2014, un partenariat a été noué avec la CCI de la région Nord de France, dans le cadre de la Troisième Révolution Industrielle : “Cowfunding accompagnera les porteurs de projets en matière d’énergie renouvelable, d’innovation en mobilité douce et d’efficacité énergétique.” annonce Natasa Bogovac.

La plate-forme souhaite en tout cas surfer sur le marché du crowdfunding qui double chaque année. Selon Christophe Masson, on compte une centaine de plateformes de financement participatif en France qui ont réussi à lever 80 millions d’euros en 2013. A terme, la plateforme nordiste a pour objectif de récolter 100 000 euros par mois.

Fiche d’identité

  • Activité : plateforme de financement participatif, membre de l’association Finance Participative France, de l’APES et de l’ANIS. 70 000 euros de fonds collectés de sept.2013 à mars 2014.
  • Adresse : CowFunding, 31 rue d’Angleterre à Lille
  • Contact : 06 51 13 15 16 ou www.cowfunding.fr
  • Effectif : Christophe Masson et Natasa Bogovac, associés-fondateurs bénévoles

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